Un étalon du genre capricieux

Directrice de Térélia Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 11/11/2007

Une jeune femme poussa timidement la grande porte de l’écurie, celle qui menait aux box. Elle se retrouva rapidement dans une allée au sol dallé, cerclée par une vingtaine de stalles, toutes occupées par des chevaux, aux robes plus ou moins communes, la plupart baies, quelques blanches, une noire. Yulia passa devant les montures comme elle serait passée devant un magasin de vêtements ; sans y prêter attention. Enfin, elle sembla avoir trouvé ce qu’elle cherchait, et s’arrêta devant un imposant poitrail pommelé. Elle releva la tête, se retrouvant nez à nez avec un étalon magnifique, élégant, tout en muscles, en un mot : superbe.
Sans manifester le moindre signe de ravissement, la singulière femme passa calmement sa main sur l’encolure de l’équidé, puis se dirigea d’un pas timide vers la sellerie.

Une demi-heure plus tard, Yulia sortait des écuries, tenant en main le splendide entier dont la robe étincelait sous le soleil. Bien qu’il fasse très froid, ses rayons parvenaient à se refléter sur le dos flamboyant du cheval, dont le regard semblait sûr de lui, presque amusé. Quiconque serait passé dans le coin aurait frémis à la vue du spectacle qui s’ensuivit. L’étalon frappa le sol de son antérieur, puis se cabra magnifiquement, sa masse contrastant avec l’impression de fragilité qui se dégageait de la femme, tellement mince et frêle. Pourtant, elle tenait la longe et ne parut pas impressionnée par la démonstration de sa monture. Dès qu’il revînt à terre, la Térélienne posa ses mains sur son dos, et sauta pour enfourcher le cheval capricieux, qui fit un brusque écart, en lançant simultanément un hennissement de défi. Yulia se rattrapa de justesse, puis saisit avec douceur mais fermeté la tête majestueuse de l’entier qu’elle avait choisi. Ses yeux verts rencontrèrent ceux, très noirs, du cheval qui semblait la défier du regard. Ils demeurèrent ainsi longtemps, puis, avec une vivacité inattendue, la jeune femme parvînt à sauter sur son dos. Surpris, l’étalon se cabra et se déroba, galopant à toute vitesse vers un arbre couché, qu’il sauta avant d’essuyer un virage très serré, destiné à déstabiliser sa cavalière importune.

Mais si Yulia était frêle, timide et discrète, à cheval, elle ne se laissait pas faire. Pas du tout. Immédiatement, ses jambes se resserrèrent autour des flancs de sa monture, et elle se servit pour la première fois de la branche qu’elle avait ramassée et dissimulée sous son bustier, pour battre avec violence l’arrière main de son cheval. Rebuté, celui-ci se cabra de nouveau, puis fut forcé de continuer à courir, toujours plus vite. Lorsqu’elle le jugea suffisamment rapide, la jeune femme lança au loin sa ‘cravache’ et se laissa porter par l’allure du galop. Puis laissa Paranoid ralentir pour récupérer. Elle apprécia ensuite quelques minutes au pas rapide, puis sauta du dos de l’étalon et le mena en main vers un abreuvoir dont l’eau était gelée, et qu’elle cassa à l’aide d’une pierre. Lorsque sa monture fut désaltérée, Yulia le ramena, maintenant docile, vers les écuries. Elle allait franchir la porte lorsqu’une silhouette se découpa dans le brouillard qui tombait.

En arrivant, le soleil, qui montrait ses rayons quelques minutes auparavant, finit par disparaître au milieu des combats incessants des nuages, se disputant la conquête désespérée du ciel. Ce n’est qu’en quelque seconde que le soleil disparut et laissa la brume s’emparé de ce paysage, pourtant si magnifique. Maintenant, il n’était que désolation et tristesse.

Kevin était, en ce moment même, sur le dos de son fidèle compagnon, Acrystos. Ce cheval au pelage aussi blanc que la neige et aussi pure que n’importe quelle pureté blanche, semblait être une illusion aux rayons du soleil, mais la brume étant le maître des lieux, on ne put voir grand-chose, même de pas très loin. Leurs pas furent calmes et silencieux. Ce n’est qu’en s’apercevant de la brume qu’ils avaient décidé de rentrer.

Quelque heures auparavant, ils avaient décidé de profité des parcelles de rayons de soleil, pour galoper ensemble, et se faire découvrir, mutuellement, des sensations plus ou moins animales ou humaines. Maintenant, ils furent bien fatigués. Kevin emmena son cheval à l’abreuvoir. Il vit alors que la glace qui recouvrait l’eau, était brisée. Une fois le cheval restauré, il voulut le faire rentrer mais ce dernier refusa.

« Ecoute, on va pas en reparler ! Je sais que tu préfères rester libre mais il faut que tu retourne au box ! Comme tous les autres chevaux ! Mais bien évidemment, il faut que tu sois têtu ! »

Le cheval émit un hennissement. Il poussa ensuite du museau Kevin, pour qu’il voit l’état des box et les conditions de vie à l’intérieur. Kevin vit soudain une jeune femme, plutôt mince et frêle. Il lui sembla avoir déjà vu ce doux visage. Mais oui, c’est la directrice des Térélia. La première fois, son visage lui avait semblé être celle d’une beauté qu’on ne rencontre qu’un ou deux fois dans sa vie mais lui parler ne lui avait jamais parvenue à l’esprit. C’est alors qu’il rentra dans les box. Sa silhouette se formait d’une manière impressionnante, avec, en fond, la brume si pale et si grise…

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Dans une expression de surprise, les joues de Yulia se teintèrent d’une touche rosée en apercevant le jeune professeur. Elle l’avait déjà remarqué en le croisant dans un couloir, quelques jours plus tôt. La jeune femme ne s’attendait pas à rencontrer quelqu’un ici, et ce jour-ci, en cette journée si froide. Elle demeura un bref instant immobile, mais Paranoid donna un brusque coup de tête d’impatience, et Yulia esquiva souplement avant de réagir. Elle saisit l’étalon d’ébène au filet, et lui lança un coup d’oeil, avant de rentrer d’une démarche féline dans le box de sa monture capricieuse.

Bien que le cheval ne soit pas d’humeur à se laisser bichonner, Yulia prit le temps de le le désseler, d’enlever son filet, et de remplir la mangeoire d’avoine frais. Elle se rendit ensuite à la sellerie, chargée des effets de Paranoid, et jeta un coup d’oeil à l’homme qui s’occupait également de son cheval.

Revenant au box, la jeune femme commença à s’occuper de sa monture, usant avec agilité et grâce des différentes brosses. En quelques minutes, la robe de l’étalon luisait sous la lumière qui filtrait de la petite lucarne de sa stalle. Yulia s’occupa ensuite rapidement de ses pieds, puis de démêler la crinière et la queue ondulée de Paranoid, qui commençait à prendre de plaisir à ce soin appliqué, et lui donnait de temps à autre de petits coups de tête en soufflant doucement.

La Térélienne flatta l’encolure de l’étalon, puis sortit, en prenant soin de bien refermer la porte du box et s’accouda à un mur en face du box dans lequel se trouvaient l’homme et sa monture si blanche. Sa voix douce s’éleva timidement dans le silence opaque et poussiereux des écuries.

- On rentre ensemble ?

Kevin avait réussi à faire rentrer son cheval dans le box. Mais il en fallut de peu pour que Kevin utilise la magie pour le forcer. Mais heureusement pour les deux amis, il n’y avait pas à utiliser la force. Une fois dans le box, Kevin retira la selle d’Acrystos. Il l’essuya, prit soin de lui, le rassura, et le déstressa. Mais il prit du temps pour cela. Et pendant qu’il faisait un peu la toilette de son cheval, il repensa à la jeune fille qui se trouvait près du box de son cheval. Sa beauté était si cruelle qu’il pouvait ensorceler bien des personnes. Et Kevin en est une victime comme une autre. Il s’en rendit compte mais ne put rien faire pour éviter cela. Lorsqu’elle arriva, il fut déstabiliser et il en perdit presque la parole et la raison.

- On rentre ensemble ?

Cette voix si magique, si magnifique le fit rêver. Jamais il ne pensait pouvoir entendre une telle chose, une telle beauté, durant toute sa vie. Mais pendant ce temps, il n’avait pas répondu à la jeune demoiselle. Il balbutia avec une voix, bien que douce et charmante, un peu surprise.

« Oui, bien sûr ! »

C’est alors qu’il laissa son cheval, lui remplissant un seau d’eau, avec la magie, pour qu’il ne se déshydrate pas pendant qu’il n’est pas avec lui. Kevin se dirigea alors vers la jeune fille. En sortant de l’ombre du box, le visage de Kevin se fit voir aux yeux de la jeune directrice des Térélia. D’une apparence douce, charmante, très beau et brillante sous les quelques rayons du soleil qui se dessinait enfin à travers le brouillard. Son sourire, qu’il fit car la beauté du visage de la jeune demoiselle le rendait timide.

Pour lui, voir une telle beauté de si près était comme un rêve. C’est comme voir un ange ! Mais il ne s’attarda pas trop et fit ce qu’il aurait toujours souhaiter faire avec une fille. C’est alors qu’il lui prêta son bras, pour qu’elle le prenne et qu’ils puissent rentrer ensemble. Eh oui, Kevin se devait être si romantique pour une fille si belle…

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Yulia ne se serait jamais doutée de ce que son apparence avait comme effet sur les esprits du professeur. Elle avait tellement peu confiance en elle qu'elle n'appréciait pas cette allure si particulière qui faisait d'elle une femme si rare. Non, elle aurait bien préféré passer inaperçue, et s'arrangeait le plus souvent pour éviter d'attirer les regards. Mais comment les yeux des autres auraient-ils pu ne pas remarquer cette pâleur si brillante, sa minceur et ses grands yeux verts tellement étranges ?
La jeune femme n'avait donc aucune idée de l'image qu'avait le jeune homme d'elle-même. Mais, timide et troublée de cet élan de courage qu'il lui avait fallu pour lancer cette première phrase, elle sentit ses joues rosir de nouveau lorsqu'il répondit d'une voix douce.

- Bien...

Sa voix faible s'était enfuie vers les grandes portes ouvertes sur l'extérieur des écuries. Yulia aurait voulu sourire, mais ne s'était pas exécutée depuis son enfance. Elle ne souriait pas. C'était une triste réalité. Les coins de sa bouche tremblèrent infimement, cela s'arrêta là. Face à elle, le jeune homme souriait, et semblait parfaitement heureux et détendu. La professeur enviait cette assurance, ne se doutait pas qu'elle était factice. Lorsqu'il tendit son bras vers elle, Yulia sursauta bêtement, et se mordit la lèvre. Elle hésita, puis, très timidement, posa son bras de celui, musclé, du cavalier.

Leurs pas s'allièrent alors et les guidèrent vers les portes des écuries. Les chevaux les plus curieux sortaient la tête des box en les voyant passer, comme un couple de jeunes mariés, et la Térélienne passa une main fine et pâle sur le chanfrein d'un rouan particulièrement jeune et joueur, qui souffla de plaisir. Yulia se sentait plus à l'aise avec les animaux qu'avec les humains... Elle ne trouvait rien à dire, et son ventre se serra dans son habituel malaise de la présence des siens...

Kevin ne faisait qu’admirer le visage de la jeune directrice Térélienne. Jamais il n’aurais cru voir une beauté si spectaculaire. Bien sûr, il connaissait la beauté de la nature, de la terre et de ses fleurs, mais le fait qu’une demoiselle soit encore plus belle que n’importe quelle beauté de la nature, non, cela le dépassait. Pourtant, Kevin ne se laisse pas facilement avoir par ces sentiments. Surtout quand il connaît la douloureuse conséquence de ce sentiment, si un jour on ose le défié ou le provoquer. Mais là, il n’avait pas peur des conséquences, il sait ce qui l’attend et s’attend, bien évidemment à être rejeter ! Mais que vaut un petite flamme d’espoir devant tant de doute ? Tout. Il se laissa emporter par ce sentiment pour ne faire qu’un avec lui et se redonner la confiance d’autrefois.

Il la vit se diriger vers un cheval qui soufflait de plaisir. Cela lui rappela son cheval, lorsqu’il était petit et seul. Kevin s’en était occupé et l’avait élevé à sa façon. À la façon d’un homme apprenant à un ami comment devenir ce qu’on souhaite. Mais il effaça vite ce souvenir puis se retrouva toujours près de la belle Térélienne. Mais maintenant qu’il s’était approché du cheval, il put sentir le souffle, rempile de plaisir, de l’animal. Il lui caressa le museau. Elle faisait la même chose. Mais les regards de Kevin, qui au départ se trouvait sur le cheval, tourna rapidement vers la jeune demoiselle. Il regardait ses beaux yeux émeraude qui brillaient dans ce paysage morne.

« J’ai déjà entendu parler d’une belle directrice de Térélia mais je ne pense pas avoir entendu un nom, sur vous ! »

C’était la, typiquement, une demande pour connaître le nom de la jeune femme. Sa voix était devenue très tendre quand il parlait et très charmante en plus de cela. Il était bien rare que Kevin parle de cette façon, de cette manière ! Peut être la réservait-il seulement pour les anges qu’il pourrait rencontrer sur son chemin, tel cette magnifique femme.

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La jeune directrice manqua de sursauter une nouvelle fois lorsqu'elle sentit l'homme juste derrière elle, et sentit un frisson parcourir son bras, le bras qu'elle avait tendu vers l'animal pour en caresser le chanfrein. Ses doigts jouèrent avec les crins courts du cheval puis s'envolèrent vers sa crinière, qu'elle replaça avec tendresse derrière une oreille blanche, subtile, symbolique. La présence du professeur si près d'elle était électrique, et leurs mains se frôlèrent par inadvertance. Yulia retira la sienne, tandis que de son visage si pâle étincellaient ses grands yeux verts.

« J’ai déjà entendu parler d’une belle directrice de Térélia mais je ne pense pas avoir entendu un nom, sur vous ! »

Quiconque aurait comprit le sens de cette phrase, et le compliment implicite qu'elle contenait, mais la jeune femme avait si peu confiance en elle qu'elle n'osa pas imaginer une seconde que l'on pû la qualifier de belle. Elle battit des paupières deux fois, puis sa timide voix s'éleva dans l'atmosphère poussièreuse des écuries.

- Je suis ici depuis peu, je n'ai pas connu l'ancienne directrice, pardonnez-moi...

Le silence revînt, avant que la Térélienne ne s'aventure à prononcer d'une voix presque inaudible son seul prénom.

- Yulia.

Un infime accent donna au prénom une consonnance étrangère, mais tout dans l'apparence si singulière de la jeune femme trahissait déjà qu'elle venait de loin. Elle baissa la tête, et ses longs cheveux foncés vînrent cacher ses yeux. Lorsqu'elle releva la tête, la lumière qui perçait des petites fenêtres des stalles éclaira son visage. Elle était tellement peu assurée .. ! Finalement, elle osa enfin retourner la question au jeune homme, sans l'inclure dans un compliment aussi explicite que celui de son interlocuteur.

- Je ne connais pas encore le prénom des cavaliers émerites qui aspirent à chevaucher par ici...

Une nouvelle fois, sa jolie voix avait été faiblement effacée. Pour cacher son trouble, Yulia approcha de nouveau une fine main blanche vers la tête de l'étalon, qui fit un petit mouvement, envoyant la main de la Térélienne vers celle du professeur.

Kevin remarqua que, sans s’en rendre compte ses mains s’étaient peu à peu approcher de celle de la jeune directrice de Térélia. Pour lui, la douceur fut totale. Il avait sentit une certaine électricité et un certain magnétisme au contact, qu’il lui avait donné une drôle de sensation au bout de ses doigts. C’est ensuite qu’elle prit la parole, bien que ce ne fût pas la première fois, sa voix le chavirait toujours. Cette tendresse et cette timidité, il la connaissait.

- Je suis ici depuis peu, je n'ai pas connu l'ancienne directrice, pardonnez-moi...

« Il n’y a rien à pardonner ! Je me dois de vous informer que je suis comme vous ici ! De même, je suis arrivé ici depuis peu ! Mais je m’y fais vite et la connaissance des lieux m’est déjà acquise ! »

Sa douceur…Cette voix, jamais il n’aurait cru que ce fut bien lui qui avait parlé ! Dans toute sa vie, ou, en tout cas, dans tout ce que sa mémoire put lui donner comme souvenirs, jamais il n’avait employé un tel ton. Il faut croire aussi que les circonstances sont aussi spéciales !

- Yulia

Ce mot…cette tonalité, ce sont quasiment inaudible, Kevin l’entendit comme si l’on lui aurait soufflé dans l’oreille. Une telle prononciation, un tel souffle lui fit sourire. Il ne put s’empêcher de répondre à ces paroles, ou plutôt à ce mot. Mais ce qu’il dit vont du fond du cœur et se fit bien entendre dans la voix qu’il prit.

« C’est un jolie nom ! Enchantée de faire votre connaissance Yulia ! »

Lorsqu’elle baissa la tête, il ne vit plus son visage, si ce n’est que ses cheveux qui paraissait tellement doux au toucher. Mais c’est alors qu’elle leva ma tête et que la lumière provenant du dehors, éclaira son visage et lui donna un air magique.

- Je ne connais pas encore le prénom des cavaliers émérites qui aspirent à chevaucher par ici...

Kevin fut à la fois honteux et se sentit si stupide de ne pas s’être présenté plus tôt. Mais il n’en fit rien apparaître dans ses actions ou dans son visage. Il ne voulait surtout pas qu’elle ait de mauvaises pensées sur lui et sur ses façons d’agir et de penser !
C’est alors qu’il fit une courbette de référence, en prenant la main de Yulia.

« Veuillez m’excuser ! Je me nomme Kevin Eledwen ! Je suis le directeur de Funéxia et un élémient ! »

Comme son âme de romantique prit le dessus, il lui fit le baisemain et la regarda dans les yeux, dont l’émeraude brillait de façon magique. Dans cette position, légèrement penchée, La lumière du dehors, éclaira aussi le visage de Kevin, dont les yeux gris argentés étincelaient de mille feux.

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La voix si douce et si charmante de l'homme qui se tenait tellement près d'elle avait quelque peu détendu la jeune femme, qui, se sentant à présent plus à l'aise, osa croiser son regard. L'échange fut magnétique, et Yulia le fit durer quelques secondes avant de baisser les yeux, bouleversée. Elle surprit le sourire de son interlocuteur en prononçant son prénom, et les coins de sa bouche tressaillirent. Mais la suite lui causa une telle surprise qu'elle sentit son coeur manquer un battement. Prise d'une étincelle de folie, le jeune homme fit alors un geste qu'elle n'aurait jamais imaginé qu'on fasse envers elle un jour. Ses yeux pétillèrent, et il s'inclina gracieusement, prenant dans sa main celle de Yulia. Une étincelle de surprise s'alluma dans le regard de la Térélienne, et elle ne put que regarder Kévin, puisque c'était ainsi qu'il se nommait, baiser avec douceur sa main pâle, avant de plonger son regard gris argenté dans le sien.

Gênée par cet mouvement si peu ordinaire, par cette attention soudaine qu'on lui prêtait sans que ce fusse par méchanceté ou méfiance, Yulia recula, et se mordit la lèvre. Sa main frôla une dernière fois celle du jeune homme, et la quitta pour rejoindre la poitrine de la directrice. La Térélienne sentait encore le contact de leurs mains, comme une douce brûlure sur sa peau pâle...

Elle craignait la réaction du jeune professeur, si charmant, si tendre... Mais elle n'avait pas l'habitude de ce genre d'attention. Mal à l'aise, elle murmura d'une voix tendue.

- Je vous en prie, redressez-vous... Ne le traîtez pas comme une princesse, je ne mérite pas ce genre d'attention...

Ces gestes accompagnèrent ses paroles, et ses longs cheveux souples revîrent frôler son visage, dissimulant sa gêne et sa timidité. Kévin avait du charme, il était doux et attentionné, mais ses manières inhabituelles effrayaient Yulia, même si, au fond d'elle, elle appréciait cette attention... La jeune femme releva la tête, et laissa son regard émeraude s'aventurer dans les yeux argents du directeur.

- Funéxia et Térélia n'ont pas toujours été amies... L'une domine, l'autre s'incline, mais la beauté des flammes n'est rien pour celle de la Terre... Oh, dangereuses flammes... Ainsi, vous êtes un élémient ? Maîtriser les quatre éléments fondateurs, quel symbole de puissance...

La jeune femme fit un pas en arrière, et continua de regarder le jeune homme dans les yeux.

- Vous êtes heureux d'avoir ce pouvoir... Mais je ne vous envie pas, si vous méritez cette chance, je ne la mérite pas, pour ma part...

Aussi loin que remontaient ses souvenirs, la Térélienne n'avait jamais autant parlé à un inconnu. Ses yeux brillèrent faiblement dans l'obscurité qui commençait à tomber dans les écuries, passage d'un nuage particulièrement dense devant l'astre solaire.

Kevin, sous les doux mots de Yulia, se releva. Mais ses yeux restèrent plongés dans les siens. Jamais il n’aurait cru ressentir un tel magnétisme en croisant le regard de la jeune femme. Il ne put dire ce qui se passait soudainement autour de lui. Tout en gardant son regard dans celui de Yulia, il eut l’impression d’atteindre les sommets du monde. Sa légèreté se fit tellement dense qu’il eut l’impression de quitter le sol et de s’envoler au plus haut sommet du monde vivable. Ensuite, c’est comme s’il se trouvait au plus profond de son âme. Chacun des éléments se montrèrent autour de lui. Sans qu’il puisse les contrôler, il vit les flammes l’entourer et le réchauffer autant que son cœur, l’eau vint s’éparpiller en goutte fraîche sur son doux visage et les plantes s’enroulèrent sur ses membres, laissant pousser leurs plus belles fleurs.
Mais tout ceci n’est qu’impression. Rien de cela ne se vit dans le monde où Kevin et Yulia se trouvèrent. Et rien ne se fit voir dans l’attitude de Kevin.

« Dans bien des cas l’une domine et l’autre s’incline ! La beauté des flammes est indescriptible mais n’est pas comparable à la beauté de la nature qui est bien supérieur à celle des flammes. Les fleurs, leurs odeurs et leurs sensations donnent bien plus de plaisir et de romantisme ! Les flammes sont surtout là en tant que protection ! Voici comment je vois les choses, de façon seulement optimiste : l’air n’est que création de la nature, l’eau n’est qu’un humble servant de la nature, l’hydratant à tout moment nécessaire et les flammes sont là pour protéger la nature.
Evidemment, ce n’est qu’un point de vue ! Il y a plein d’autre cycle, plus ou moins bien ! »

Le jeune Funéxien n’aurait jamais cru avoir tant à dire sur ce sujet et se surprit encore dans ses paroles. Mais pendant toutes ces paroles, il n’avait cessé de regarder la jeune femme. Sa beauté le laissait encore fragile, mentalement. Mais il ne se découragea pas par cette fragilité momentanée. Lorsqu’il la vit reculer, rien qu’un peu il se demandait s’il avait dit ou fait une chose qui lui aurait déplu. Ne voulant pas tellement se prendre la tête sur ce sujet, il sourit à Yulia. Il vit ses yeux briller faiblement dans l’obscurité. Voyant ceci comme une petite flamme au milieu des ténèbres, il lui tendit sa main pour qu’elle le prenne…

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Ainsi, Kevin n'était pas seulement attirant physiquement, n'avait pas en tête que de belles paroles. Ainsi, le jeune homme pouvait se montrer intelligent et réfléchit. Alors, sans que rien n'ait pu le laisser prévoir, les lèvres de la Térélienne s'étirèrent lentement en une esquisse de sourire, une esquisse seule. Mais ce simple geste, infime si l'on n'y prend garde, transforma à lui seul le timide visage de la jeune femme. Une vague de chaleur se répandit dans le coeur et dans le corps de Yulia, elle qui n'avait pas sourit depuis son enfance. Quelque chose en elle se brisa, et de cette simple esquisse naquit un vrai sourire. Etincellant, plein de force. Ses yeux émeraude pétillèrent, et elle se rapprocha du jeune homme. La timidité refit surface, mais tant dépassée par ce sourire si peu commun à ce visage qu'elle s'écrasa et alors, la Térélienne posa sa fine main pâle sur celle de Kevin, si chaude. Au contact de leur paumes, un frisson éléctrique parcouru le dos de la jeune directrice, qui baissa les yeux une nouvelle fois, tandis que ses lèvres frémissaient, avant d'abandonner, promesse de s'étirer de nouveau prochainement en le plus joli des sourires.

- Vous paraissez convaincu lorsque vos paroles du romantisme des plantes... Sortons, j'aimerais vous montrer, et que vous me montriez certaines choses...

Côte à côte, les deux jeunes adultes s'avancèrent vers les grandes portes de l'écurie, autrefois baignées de soleil, maintenant maintenues dans l'ombre, et elles s'ouvrirent en grand. Le directeur de Funexia, élémient, avait-il invoqué les puissances du vent ? Les portes s'étaient ouvertes doucement, tendrement, presque.
Ils sortirent ensemble, en silence, et le bruit seul de leurs pas sur le sol de terre battue martelait cette conversation sans mots. Un étalon hennit, au loin. Puis, le silence se fit de nouveau.

Ils se tenaient devant une clairière, légèrement brumeuse. L'herbe, autrefois verdoyante, avait été dessechée par le soleil de l'été, et une rangée d'arbustes en mauvais état délimitait une partie de la clairière. Yulia, prise d'inspiration, se tourna vers Kevin, après avoir lâché sa main. Elle sourit une nouvelle fois, illuminant l'espace de sa beauté si particulière, et fit quelques pas dans le froid mordant.

Pas un mot ne franchi ses lèvres, toute trace d'émotion déserta son visage. Dos au jeune homme, elle invoqua la Terre. Peu à peu, minutieusement, les forces de la Terre obéirent, tandis qu'elle déversait son pouvoir, en même temps qu'un jet de lumière dorée. L'onde courut sur la pelouse défraîchie, et l'herbe redevînt verte, vaste océan de verdure en une poignée de seconde. Les arbustes perdirent leurs dernières feuilles, emportées par un souffle de vent, puis se parèrent d'un feuillage dense, orangé, merveilles de couleurs. De grands arbres, plusieurs fois centenaires virent le jour, disposés de manière symbolique, sans grand sens pour tout autre homme qu'un élémient. La clairière fut bientôt inondée de lumière, et le chant de quelques oiseaux se fit entendre au loin. Un regard, et de superbes plantes montantes se parèrent des plus jolies fleurs, s'accrochant au tronc des arbres sans les étouffer, pour les embellir encore. Un tendre parfum s'ajouta au tableau, et la jeune femme recula, sans oser regarder le jeune homme. A son tour...

C’est alors que, suite à ses paroles, il vit apparaître sur le visage de la jeune femme, un sourire illuminé. Kevin se doutait qu’Yulia n’était pas une fille à sourire, du moins, pas toujours. Mais un tel sourire, même si infime, rendait son visage plein de beauté. Il ne savait pas ce qui l’attirait tant chez elle, sa beauté, son sourire, son visage uniquement ou tout son corps et son âme, embellit par la beauté de la nature elle-même. Mais une chose vient le surprendre dans cette contemplation de la beauté humaine. La main de la jeune Térélienne vint se coller contre la sienne. Il la sentait froide, et sa main à lui, chaude. Il leva sa deuxième main, caressant du bout des doigts la joue de Yulia, dont le sourire donnait apparence de douceur infime. Et cette fois les apparences n’étaient pas trompeuses. Il sentait la douceur de la peau de Yulia et ses doigts chauds et doux étaient témoins de cette douceur.

- Vous paraissez convaincu lorsque vos paroles du romantisme des plantes... Sortons, j'aimerais vous montrer, et que vous me montriez certaines choses...

C’est alors qu’ils se dirigèrent vers la sortie des box. Il est clair, et on pouvait très facilement le remarquer, que le silence était maître et ne fut brisé qu’une seule fois, lors d’un hennissement d’un cheval, puis se refit maître de la situation, avant que Yulia ne montre à Kevin la beauté de la nature.
Kevin regardait, en gardant en souvenir la douceur de la main de la jeune femme. Ainsi il vit la beauté de la nature, grâce à Yulia. Certes, il l’avait déjà vu mais voir une telle chose, faites avec autant de grâce, remplissait le cœur de Kevin de chaleur et de bonheur. Les herbes redevinrent vertes, laissant pousser entre elles de magnifiques fleurs. Les arbres retrouvèrent leur verdure d’autrefois, gardant leur forme symbolique aux yeux des connaisseurs. En plus de cela, et pour rajouter de l’apaisement dans l’esprit du Funéxien, il fallut que l’odeur de cette nature se répande. Ainsi, son âme fut à son comble. Autant de beauté, à la fois par la vue, le toucher et l’odorat, ne pouvait être offerte que par la nature.

Il se rapprocha de la Térélienne, admirant le magnifique paysage, puis lui reprit la main. Il la regarda, plongeant ses yeux dans les siens puis lui sourit d’un sourire charmeur tendre et remplit de bonheur et d’amour.

« C’est magnifique ! »

Suite à cela, il analysa ce qui restait de moins beau au paysage. C’est alors qu’il lâcha la main de Yulia, à contrecœur, puis ferma les yeux. Il sentit son esprit se remplir des éléments puis il vint à les contrôler, étant au sommet de sa forme. Les éléments, ainsi contrôlés, obéirent à la volonté du cœur de Kevin, qui décida du changement du paysage à faire. Et on put le remarquer, quelques secondes plus tard…

Les nuages présents dans le ciel s’éloignèrent, par le vent qui les poussa vers d’autres endroits. Ainsi le soleil put montrer l’ensemble de ses rayons. La chaleur remplit le paysage, poussée par la chaleur que Kevin émanait. Chacune des falaises, présentes dans le paysage, laissèrent un grand creux au sommet d’elles, créant un lit de rivière sur les terrains en hauteur et, comme par magie, de l’eau émanait de ces creux. La verdure poussa sur ces falaises. Kevin créa ainsi quelques cascades d’eau, rajoutant beaucoup de charme au paysage. Une brise fraîche et remplit d’amour souffla sur le visage des deux adultes. On se crut alors au paradis, où verdure, eau, chaleur et vent frais ne manquaient pas. Quelques oiseaux créèrent leurs nids dans les arbres présents près de Kevin et de Yulia. Mais ne regardant bien, on put voir certains arbres où du gui poussa, dont les branches formait des symboles de beauté, pureté et amour.

Kevin reprit la main de la jeune femme, lui souriant tendrement, et plongeant son regard dans le sien…

Directrice de Térélia Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 11/11/2007

Dans la poitrine de la jeune Térélienne, quelque chose s'était allumé, tandis qu'elle attendait patiemment de pouvoir à son tour admirer l'ouvre de l'élémient. Le dernier regard que lui avait offert Kevin demeurait gravé dans son esprit, sans que la jeune femme ne pût y trouver une raison. Bonheur, tendresse, ce regard était une promesse sur laquelle Yulia devinait pouvoir compter. Mais les ombres du passé la rattrapèrent... Elle ne pouvait espérer, rien en eux n'était compatible. Cependant, la peau de sa joue que le professeur avait effleurée si délicatement la brûlait, d'une chaleur éléctrique, magnétique. Tellement agréable... Le compliment l'avait touchée, également, mais bien moins que ce regard, que cette main.

Elle le regardait toujours, à la dérobée. Le jeune homme paraissait concentré, et alors, plus rien n'importait pour lui que la beauté de la nature. Il ajouta à son travail multitude de petites choses auxquelles elle n'avait pas songé, et que seul un esprit ouvert, un esprit artiste pouvait imaginer. Une petite brise agréable vînt caresser leurs deux visages, et Yulia pût admirer la beauté des pensées de Kevin. Un eden où se mêlaient, où se mariaient les quatre éléments. Un culte de beauté à couper le souffle... Une jeune biche et son faon traversèrent insouciamment ce paysage, et la Térélienne crut que son coeur allait éclater.

Lorsque soudain, Kevin se retrouve en face d'elle. Tout près d'elle. Trop près d'elle.
De nouveau, leurs mains se trouvèrent, tout comme leurs yeux, que le destin avait faits pour qu'ils ne puissent se lâcher.
De nouveau, le professeur sourit.
La jeune femme, quant à elle, sentit ses lèvres frémir. Elle se sentait infime, perdue, voguant au delà des rivages connus et rassurants, vers un lieu qu'elle ne connaissait encore guère... Qui l'attirait, mais l'effrayait immanquablement...
Elle recula. Son regard guettait dans les yeux argents de Kevin, une quelconque approbation...
Elle recula encore, et battit des paupières, puis, baissa les yeux.

Les oiseaux venaient en famille sur les maintes arbres présents dans la paysage, ils s’y installèrent et firent entendre leurs douces mélodies. Et comme si les oiseaux étaient les précurseurs du mouvement des animaux, d’autres vinrent derrière eux, de toute race et de toute forme. Quelques renards trouvèrent refuge dans la forêt, comme les loups et les écureuils. Les lacs que provoquaient les chutes d’eau furent bientôt animés par de jolis petits poissons. Pour égayer le paysage et pour le rendre encore plus magique, il rajouta un détail qui lui passait par la tête en ce moment : un arc-en-ciel. Quelques secondes après que cette idée lui vint en tête, un arc-en-ciel apparut au dessus des deux jeunes adultes. Cette décomposition spectrale de la lumière blanche fut l’œuvre des gouttelettes d’eau qui tombait, bien que rarement, au dessus de Kevin et de Yulia.
La beauté de ce paysage fut alors à son comble, et l’Elémient en fut ravi. Le jeune homme ne savait pas où il se trouvait, il ne reconnaissait pas l’endroit où ils étaient il y a quelques heures. C’était maintenant soit un paradis, soit un rêve, soit un jardin d’Eden mais ce n’est pas un paysage qu’il rencontrait souvent. Chacun des sons n’était que magie et illusion à l’oreille et chacun des mouvements de cette nature, soit de la part de la végétation, soit de la part des animaux, fut comme une illusion, un mouvement flou que l’on n’aperçoit que dans les rêves les plus beaux.

Tout cela éblouissait même Kevin, et pour combler ses doutes sur la réalité des évènements, il releva sa main libre puis caressa encore une fois la douce joue de Yulia. Une douceur pareille. Il se répétait dans sa tête, à quel point elle pouvait être si douce, si charmante, si belle… Sa deuxième main était toujours restée avec celle de Yulia et ses yeux se plongeaient encore une fois dans son regard si tendre.

C’est alors qui la vit reculer, rien qu’un peu. Il se demandait si cela était par peur ou par timidité, il n’en savait pas mais il savait qu’elle n’avait pas à avoir peur et il le lui dit. Il se rapprocha d'elle puis il ouvra la bouche pour paarler... Sa voix fut encore plus douce, plus calme et se familiarisait avec la beauté infime de ce paysage magique.

« Libère ton cœur, oublie toute pensée négative et vide ton esprit ! Ensuite remplie le de cette beauté de la nature ! »

Ce fut son seul conseil. Il n’en dit pas plus, laissant la beauté des sons se répandre dans le paysage. On entendit même ce qu’on aurait cru entendre dans un tel endroit : Chute d’eau, chants des oiseaux, douces mélodies des différents animaux de la forêt, bruit des vague du lac se percutant contre les rochers et la brise fraîche qui faisait toujours sentir les odeurs des fleurs qu’elle répandait de par ses vagues douces et pleines de caresses.

Jamais un tel paysage n’aurait été possible dans la nature humaine des esprits de ce monde. Il aurait fallut un esprit libre, artiste, calme, doux, compétent. Ce fut tout simplement l’union des esprits de Yulia et de Kevin qui permirent cela. Une telle beauté ne pouvait être fait par une vision humaine, il en aurait fallut deux, deux visions de la beauté magique. Et ce fut alors la création d’un Eden, un paradis sur terre…
Une représentation des plus beaux sentiments humains, dont certains étaient présents dans le cœur de Kevin, se voyait de part et d’autre de ce paradis.

Directrice de Térélia Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 11/11/2007

(Désolée désolée désolée désolée du retard, je ne te répondrais encore pas ce soir, mais demain, j'suis trop fatiguée, j'ai aucune idée pour faire un super post =S T'auras ça demain <3 Bisoux)

Directrice de Térélia Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 11/11/2007

Elle n’avait pas à avoir peur… Mais, lui avait-elle dit qu’elle avait peur ? Yulia recula encore, et releva la tête, avec une attitude totalement nouvelle, un air de défi, un regard farouche. Qui ne dissuada pas Kevin de s’approcher encore. Et alors, sans que rien ne l’ait pu laisser deviner, la jeune femme ne supporta plus d’être ici, si près de lui. Et sa voix douce résonna faussement à ses oreilles, comme malfaisante. Comme s’il essayait de lui tendre un piège.

« Libère ton cœur, oublie toute pensée négative et vide ton esprit ! Ensuite remplie le de cette beauté de la nature ! »

Et si elle ne voulait pas, et si elle n’en avait pas envie ? Le professeur n’avait aucun ordre à lui donner ! Yulia recula encore, et, arrivée à une distance plus supportable, plongea un regard déterminé dans les yeux gris de l’élémient.

- Je suis assez grande pour décider de ce que je veux faire.

Si elle avait eu le cran nécessaire, la Térélienne aurait également fait remarquer à l’importun qu’elle ne l’avait pas autorisé à la tutoyer. Mais comme toujours, sa timidité la réprima. Kevin ne devait pas comprendre cette brusque transformation de l’attitude de la jeune femme, pas plus que Yulia ne la comprenait elle-même. Elle sentait juste qu’elle devait prendre de la distance envers le professeur, qui s’avisait de lui dicter sa conduite. Que voulait-il d’elle ? Elle ne comprenait plus comment elle avait pu le laisser caresser son visage, comment elle avait pu lui prendre la main.

Elle s’éloigna encore, et sa voix s’éleva, tandis qu’une partie du paysage qu’ils avaient créé s’évanouissait dans une brume opaque.

- Je rentre, maintenant…

Ajustant le geste à la parole, la Térélienne fit quelques pas en le regardant, puis tourna les talons, et s’en alla d’un pas vif dans le froid revenu. Un hennissement s’éleva, au loin… puis le silence.

Kevin ne comprenant plus. Le caractère de Yulia, autrefois timide et point fâcheux s’est littéralement transformer en un caractère qui ébranla le cœur de Kevin. Lui qui possède un cœur à fleur de peau, s’était, au fur et à mesure du temps, construit et protéger par un mur inébranlable. Mais ce dernier adjectif fut faussement pensé, et ce mur qu’il croyait dur, explosa comme un feu explose dans une bombe. Lui qui pensait qu’au travers des yeux de Yulia, il la connaissait par cœur, même si pour autant il ne la connaissait que depuis quelques heures, le jeune homme vit en elle une tout autre facette, à la fois agressive et méchante. Ceci fit comme une douleur sans description possible, à l’intérieur du petit cœur de Kevin. Jamais il n’aurait cru ressentir une telle sensation. Cela faisait bien des années que ça ne s’était pas produit…et là, comme par hasard, par la fille avec qui il aurait pensé trouver son bonheur, son cœur se mit à ressentir une douleur autrefois détesté, et toujours détesté en ce moment même.

La voix de la térélienne lui semblait à la fois douce, charmante mais sans bonheur dans le ton de la façon exprimé. Serait-ce la même ? Lui qui s’était tant familiarisé avec la timide Yulia, avec celle qui lui avait montré ce paysage si magnifique, remplie d’amour et de joie, voilà qu’elle se méfie de lui et qu’elle ressent de la haine pour elle. Jamais il n’aurait pensé qu’elle pourrait penser cela (faut le faire non ? ^^).

Et comme si le paysage se façonnait à la situation, voilà que le paradis redevint ce qu’il avait été il y quelques heures. Il voyait les fleurs se faner, les oiseaux partir comme si la mort les suivait, les animaux de la forêt crièrent leurs plaintes et les bébés tortues, posé près d’un immense lac, gémirent des petits cris qui semblait fortement être des pleures. Les arbres, autrefois imposants, devinrent pauvres et leur feuilles tombèrent aussi vite que qu’elles étaient apparus. L’eau devint tout d’un coup d’un verdâtre de marécage, laissant croire que du poison avait été déposé, et les poissons et autres animaux de mers finirent par trouver la mort en ce lieu pourrissant. Le gui, poussé sur les branches des arbres, se fana bien vite puis tomba rapidement des arbres. C’est alors que dans ce paysage peu vivable, qu’arrivèrent serpents, araignées, corbeaux et autres animaux malfaisants.

Kevin ne savait que faire devant tant de haine et de colère. Il n’eut pas même le courage de remettre de l’ordre dans ce paysage qui devint l’enfer. Son cœur se resserra à la vue qu’elle partait… Il ne sut que faire et préféra la laisser partir, sans avoir de raison pour la retenir…

C’est alors qu’il eut la stupidité de courir vers elle, en silence. Il ne savait pas quoi lui dire mais il fallait lui dire quelque chose. Il voulait l’empêcher de partir, de laisser ce paysage aux mains malveillantes de l’enfer. C’est alors qu’une seule chose, une chose unique et difficile lui vint à l’esprit. Ayant prit de l’avance, Yulia partait sans faire attention à lui. C’est alors qu’il l’interpella.

« YULIA !!!! »

Mais voyant qu’elle ne fit aucun geste supplémentaire que ce qu’elle faisait en ce moment même, c'est-à-dire marcher dans la direction opposée à Kevin, Il courut, vite, vers elle. Il la prit par le bras, en utilisant ce qui lui restait de sa force et de son courage.

Les évènements qui suivirent, ne prirent que quelques secondes…

Kevin avait alors le visage de Yulia face à lui. Malgré la façon méchante qu’elle avait utilisée pour lui parler, elle semblait toujours aussi douce et charmante. Son cœur lui semblait toujours aussi mince que féline tout ayant la beauté de la nature la plus magique. L’idée qu’il avait en tête, il a quelques instants, lui sembla alors impossible. Mais il prit son courage à deux mains, admirant une dernière fois le visage magnifique de Yulia, Puis rapprocha ses lèvres des siennes… C’est alors qu’elles se touchèrent.

Ce fut comme ci Kevin avait fait cela en douceur. Il laissait sa douceur, son goût légèrement sucré et très fin posé sur les lèves de la Térélienne. Jamais il n’aurait cru faire cela en un pareil moment, en un pareil endroit et avec une jeune demoiselle dont la beauté n’égalait que celle des anges…

Laissant quelques secondes ses lèvres sur les siennes, il finit par les retirer à contrecœur, inquiet des conséquences de ses actes, et des représailles qu’il pourrait y avoir…

Directrice de Térélia Nombre de messages : 49 Date d'inscription : 11/11/2007

(Désolée du retard ^^')

Tandis qu’elle s’éloignait, Yulia se demanda furtivement pourquoi elle s’était soudain sentie si mal en présence du jeune professeur. Après tout, il avait été gentil, doux, intelligent, presque.. Patient ? Et bien, s’il était patient, il l’attendrait. La Térélienne était si sauvage… Très peu habituée aux longues conversations ainsi qu’aux contacts humains, elle n’était pas à l’aise en compagnie des adultes, hommes comme femmes. Même les jeunes l’effrayaient, parfois. Mais ce qui l’avait soudainement effrayée, la directrice mit alors le doigt dessus : Cette proximité avec Kevin, ce sentiment de sécurité, apparu d’elle ne savait où, n’était certainement pas une bonne chose. Alors elle avait pris peur. Alors elle s’était enfuie. Peut-être avait-elle été sèche, tant pis. Ils se reverraient, non ?

« YULIA !!!! »

Oh non, pas de scène dramatique ! Et puis, il l’agaçait, maintenant, à lui dire ce qu’elle avait à faire ! La jeune femme accéléra le pas. Certes, c’était un peu lâche, mais, par pitié, elle ne voulait pas avoir à se justifier, elle-même ne savait plus trop comment mettre des mots sur ce qu’elle ressentait…
Une main chaude atterrit sur son bras, des doigts enserrèrent sa peau, et Yulia fit volte-face. Lorsqu’elle croisa le regard de Kevin, qui paraissait si désemparé, ses résolutions s’effondrèrent, et elle décida de chercher les mots, pour lui expliquer, calmement, ce qu’elle ressentait, son caractère si fragile, ses doutes… Oui, les yeux du jeune professeur la décidèrent à lui raconter, son passé, son histoire, sa vie… Elle ouvrit la bouche..

Ses lèvres goûtèrent alors aux siennes. Éberluée, la Térélienne ne réagit pas tout de suite, écarquillant les yeux, fixant l’élémient, en louchant presque. Lui avait fermé les yeux, et semblait s’appliquer à faire passer une foule de sentiments par ce contact. Ce baiser volé.
Presque tendrement, Yulia posa ses mains sur les joues de Kevin, et l’invita à reculer. Le professeur suivit le mouvement, puis la dévisagea, semblant inquiet.

La jeune femme mit un moment avant de réagir. Elle se mordit la lèvre, et releva la tête, plongeant ses yeux émeraudes dans ceux de son collègue. La parole lui manqua. Elle demeura là, perdue, puis se joues se colorèrent, et une étincelle de haine traversa son regard. Tournant les talons, elle s’en alla d’un pas plus rapide, vif dans le froid mordant, abandonnant là Kevin et ses questions. Mais elle aussi en avait plein la tête, à présent.

Kevin avait enfin fait ce qu’il avait tant voulu. Il avait sentie la douceur extrême des lèvres de la jeune térélienne. Mais à quel prix ? Il ne savait pas ce qu’il l’attendait mais savait qu’il lui faudrait du temps avant qu’il ne se repasse quelque chose… La patience, c’était une chose que Kevin avait appris à ses dépends. Il savait à quel point la patience est une qualité à avoir lorsque l’on est amoureux. Mais des questions le tracassaient toujours : Combien de temps devra-t-il attendre ? Que pense-t-elle de lui maintenant ? Que va-t-il se passer ces prochains jours ? Maintes questions sans réponses, dont seul le pouvoir de la patience est capable d’y répondre…

En la voyant partir, il se retourna à son tour, essayant de fuir ces questions qui allaient le tourmenter jour et nuit. Kevin tenta tout de même à redonner de la beauté au paysage, malgré les questions qu’il se posait sur Yulia.
C’est alors qu’il ferma les yeux, se concentrant au maximum. Puis le paysage changea. Au fur et à mesure du temps, la beauté du paysage se fit belle, et tranquille. Mais tout cela, toutes ces utilisations de la magie l’avait épuisé. Il tomba alors par terre, fatigué et sans force, sans contrôle de son corps. Il ne savait plus où il en était mais bon, toutes ces questions l’avait tant tourmenté que son cœur en avait souffert. Le mélange de tout cela, de cette fatigue et de ces questions, il finit par devenir de moins en moins conscient…jusqu’à devenir inconscient…

Mais cela n’était pas étonnant pour ceux qui comprenaient à quel point l’utilisation fréquente de la magie peut être fatigante. Kevin resta donc allongé dans le magnifique parc, entouré par quelques animaux qui étaient revenu, inconscient…

[arg...désolé c'est court mais je dois y aller ... Neutral

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